ÉLIGIBILITÉ DES ÉTABLISSEMENTS DE MICROFINANCE EN ZONE CEMAC À L’OUVERTURE DES COMPTES À LA BEAC

Jean Robert OBIANG OBIANG

Président de la FAPEMAC

REMERCIEMENTS

Président de la COBAC

 SG de la COBAC

Au personnel de la Commission bancaire

Aux autres partenaires

AVANT PROPOS

1.1 ETAT DES LIEUX DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE CENTRALE (ZONE CEMAC),

2- LES 5 DÉFIS ( les conséquences de la non éligibilité des EMF à l’ouverture des comptes à la BEAC)

3-  LES SOLUTIONS AU REFINANCEMENT DES EMF EN ZONE CEMAC

CONCLUSION.

1. ÉTAT DES LIEUX DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE CENTRALE (CEMAC)

1.1. Chiffres clés  de la Microfinance en Afrique centrale :
       – 1.1.1    Evolution des situations bilancielles
       – 1.1.2. Volume des actifs (total de bilan),
       – 1.1.3. Dépôts collectés,
       – 1.1.4. Crédits octroyés.
       – 1.1.5.  Evolution des créances en souffrance

1.1. Chiffres clés en Afrique centrale

1.1.1 Evolution situation Bilancielle CEMAC

Au  30 septembre 2021, le secteur de la Microfinance de la CEMAC compte plus de 620  établissements de Microfinance agréés et en activité , répartis entre le Cameroun (419), la Centrafrique (10), le Congo (56), le Gabon (18), la Guinée Equatoriale (2) et le Tchad (115). Ce nombre est déterminé à partir des listes les plus récentes des EMF agréés et en activité communiquées par les différentes autorités monétaires nationales.

1.1. Chiffres clés en Afrique centrale

1.1.2 Evolution volume des actifs (CEMAC)

Le Cameroun et le Congo détiennent près de 90% du volume des actifs

L’examen des déclarations SESAME effectuées entre décembre 2018 et septembre 2021 révèle que le total agrégé des bilans des EMF de la CEMAC est passé de 1 063 milliards de FCFA à 1 340 milliards de FCFA, soit une hausse de 26 %.

1. ÉTAT DES LIEUX DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE CENTRALE

1.1. Chiffres clés en Afrique centrale

1.1.3 Evolution des dépôts (CEMAC)

La progression est très forte au Gabon (99%) suivi du Congo ( 53%) et au Cameroun (38 %)

La collecte des dépôts affiche une croissance globale de (43%) au 30 septembre 2021, malgré la crise sanitaire

Le Cameroun et le Congo détiennent près de 90% du volume des actifs

Ils passent de 705 milliards de FCFA à 1 007 milliards de FCFA entre 2018 et 2021 au 30 septembre 2021.

Ce montant ne représente que 8% de l’ensemble des dépôts en zone CEMAC.

1. ÉTAT DES LIEUX DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE CENTRALE

1.1. Chiffres clés en Afrique centrale

1.1.4 Evolution crédits bruts (CEMAC)

Les établissements de Microfinance du

Cameroun

et du Congo contribuent respectivement à

hauteur de 65 %

et 22 % du total des crédits bruts distribués  au 30 septembre 2021.

Les crédits bruts passent de 450 milliards de FCFA à 696 milliards de FCFA entre décembre 2018 et septembre 2021, soit une augmentation de 55 %.

Ce montant ne représente que 10% de l’ensemble du financement à l’économie en zone CEMAC

1. ÉTAT DES LIEUX DE LA MICROFINANCE EN AFRIQUE CENTRALE

1.1. Chiffres clés en Afrique centrale

1.1.5 Evolution créances en souffrance (CEMAC)

Les créances douteuses augmentent de 35 % entre 2018 (soit, 85 milliards de FCFA) et 2021 (soit, 114 milliards de FCFA). Au 30 septembre 2021, elles s’établissent à 115 milliards de FCFA, en hausse de 0,71% en comparaison au 30 Septembre 2020.

Les variations récemment observées entre Décembre 2019 et Septembre 2020 sont principalement due à l’impact de la Covid 19 sur les activités. La situation semble maitrisée aujourd’hui.

2. LES 5 DÉFIS ( les conséquences de la non éligibilité des EMF à l’ouverture des comptes à la BEAC)

05 défis identifiés

1

La non éligibilité (en dehors du cas exceptionnel des MUCODEC du CONGO), des Établissements de Microfinance de la CEMAC à l’ouverture des comptes courants dans les livres de la Banque Centrale (BEAC) ;

2

Le non accès direct des Établissements de Microfinance de la CEMAC au refinancement de la BEAC ;

3

Les difficultés des Établissements de Microfinance à accéder aux autres sources de refinancement ;

4

Le coût élevé des Ressources financières des Établissements de Microfinance principalement constituées des dépôts volatiles de leurs clients ou membres et Le coût élevé du Crédit qui en résulte ;

5

Le faible niveau de distribution du Crédit et, partant, de financement de l’économie et d’inclusion financière en Afrique Centrale.

3.1

Accès direct BEAC

3.2

Accès indirect de la BEAC

3.3

Création du FIFAC

3.1- Accès direct BEAC

Que certains établissements à l’instar des MUCODEC, puissent avoir accès au financement direct de la BEAC avec des critères et les modalités de la Banque Centrale.  Exemple:

       – L’importance systémique,

       – La taille et le poids du réseau,

       – Le Total de Bilan,

       – Les critères  aux normes de liquidité et de solvabilité sur les 02 dernières années,

       – La qualité du portefeuille de prêt, etc…

Il s’agit en effet, des établissements de Microfinance bien structurés et capables d’ouvrir un compte à la BEAC.

3.2- Accès indirect BEAC

Exposé du motif: plusieurs établissements de Microfinance ne seront pas éligibles au financement direct de la BEAC, et au regard du rôle important d’intermédiaire financier de ces derniers, au processus d’accompagnement des plus vulnérables,

nous proposons un financement indirect de la BEAC

Les EMF qui ne répondent pas aux critères du refinancement direct auprès de la Banque Centrale pourront le faire en passant par les banques commerciales de l’état membre avec:

      – Un taux bonifié TTC de 4% pour la BEAC, et

      – Une marge de 1,5% de frais de gestion pour la banque commerciale et

      – porter le taux préférentiel à TTC de 5,5% pour les EMF éligibles auprès des banques commerciales.

3.3- Création du Fonds pour l’Inclusion Financière en Afrique Centrale (FIFAC)

L’objectif est de renforcer les efforts en cours de déploiement par la BEAC et les Etats membres de la CEMAC en vue de l’amélioration à la fois des taux de sortie du secteur mais aussi de favoriser une réelle finance inclusive en Afrique Centrale.

Dans le cadre de la mise place de ce fonds, nous sommes en partenariat avec le Groupe ETC qui est noté A3- auprès de l’Autorité européenne des marchés financiers (ESMA).
L’intention est de doter le FIFAC des instruments de notation pour la meilleure gestion des risques des établissements de Microfinance et améliorer leur perception (risques) auprès du système bancaire à travers une méthode de maîtrise scientifique.
Le fonds va donc proposer ses facilités sous forme dématérialisée via réseau interbancaire SWIFT dont le groupe est membre actif.
L’objectif est de doter le FIFAC d’un code BIC SWIFT pour fournir ses facilités, incluant la garantie collective, sous forme dématérialisée en faveur des établissements de Microfinance (et donc des PME/PMI) au profit de banques commerciales ;

La volonté de la FAPEMAC avec la capacité de son partenaire technique ETC est d’accompagner la BEAC et ses Etats membres dans leur engouement de renforcement de l’inclusion financière en Afrique Centrale.

CONCLUSION

En définitive, le secteur de la Microfinance a fait preuve d’une bonne résilience malgré la crise sanitaire Covid-19 qui secoue l’économie mondiale grâce à la bonne dynamique des agrégats dans notre secteur et le regard bienveillant du Régulateur (COBAC) avec des mesures d’allégement Covid-19 préconisé au moment opportun.
La FAPEMAC est donc convaincue, qu’avec l’éligibilité des EMF à ouvrir les comptes à la BEAC, l’entrée en vigueur durant cette année 2022 du nouveau reporting sésame 4.0 « SPECTRA », et la création du FIFAC, le secteur de la Microfinance va franchir un nouveau palier en zone CEMAC.